Archives de la catégorie BaaP
Expérience bancaire du futur
Posté par Nicolas dans BaaP, Banque 2.0, Bourse, paiement innovant, Social trading le 30 avril 2012
Imaginons un instant à quoi pourrait ressembler une banque du futur. Pas une banque irréaliste d’un lointain futur lorsque que nous vivrons dans l’espace. Plutôt une suite de services financiers qui existent actuellement et qui regroupés ensemble pourraient fournir une expérience bancaire idéale.
Le monde bancaire étant globalement un monde de gestion de flux et d’algorithme, Internet semble être l’outil idéal pour l’optimiser et le transformer. Certes il y a et il y aura toujours des services fournis autour de la finance et le métier de banquier continuera d’exister. Mais la partie immergée de l’Iceberg des services financiers (les back-office, les acteurs du flux (paiement, transfert, ordre d’achat, les fournisseurs de données….) vont fortement évoluer et impacter l’expérience bancaire des clients qu’ils soient des particuliers ou des entreprises. Un « Financial Stack » va se mettre en place similaire aux « stacks » de programmation. Un Cloud financier apparait avec des couches basses qui fournissent l’infrastructure de base (back office bancaire, DAB, réseau d’agences, réseau interbancaire), des plateformes qui fournissent les outils bancaires (brique de paiement, outil de tenue de compte, agrégation d’API bancaire), et enfin la couche des services et des offres aux clients finaux, les applications bancaires. Plus d’information sur ce sujet dans ce billet .
Une fois ce « stack financier » mis en place, une éclosion de services financiers construits pour des acteurs bien précis (particuliers, ecommerçants, jeunes, riches, pauvres…) pourra voir le jour.
Je suis un particulier
Mon interface bancaire ressemblera plus à un flux (une timeline) comme l’interface de twitter, Facebook, Instagram… Une interface qui convient à la fois aux ordinateurs et aux téléphones mobiles. En face de chaque transaction l’utilisateur peut ajouter des données, des meta-données, lier des fichiers (reçus, contrats, bon de commande). Le nom des créditeur / débiteur est clickable et je peux voir mon historique des échanges financiers avec chacun. Des codes couleurs pour les favoris, les récurrents et autres filtres. OpenBankProject ou Holvi ont des interfaces qui s’approchent fortement de cette vision.
Comme sur les réseaux sociaux je peux partager mes comptes (dans leur ensemble, ou juste une partie, avec différents niveaux de granularité) avec des tiers. Avec ma famille, mes associés je peux autoriser un accès permanent ou temporaire. L’équivalent des cercles Google+ peut être utilisé pour choisir mes groupes et conditions de partage. C’est le modèle que met en avant l’OpenBankProject avec son API OpenSource.
Par-dessus cette interface je peux bien sûr lancer des PFM qui me permettent de visualiser, trier et analyser mes dépenses (Linxo, Bankin en France, Meniga ou Strands en Europe). En plus des options de représentation et de tri sur les dépenses courantes, mon PFM agrège tous mes comptes bancaires mais aussi mes comptes d’épargne, d’épargne salariale. Il me permet de fixer des objectifs et de mettre en place des règles d’épargne automatique, mes comptes en facebook credit, miles air France et en la monnaie complémentaire de ma communauté locale (exemple à Nantes pdf ). J’ai une visibilité en permanence de mon cash-flow avec une anticipation des dépenses et entrées d’argent à venir. La valeur totale de mes avoirs (ou de mes dettes) est en permanence mise à jour. Mon téléphone m’indique après chaque dépense où en sont mes comptes pour le mois en cours et me dit si je peux me permettre d’acheter tel produit ou si je ferai mieux d’attendre 2 semaines que le remboursement de ma mutuelle arrive. C’est l’expérience que tente d’offrir Simple
Les services à valeur ajoutée de mon banquier se basent sur l’analyse par des algorithmes de mes flux financiers. Avec qui j’échange le plus, les plus grosses sommes, le plus fréquemment. Le banquier propose automatiquement des services pour gérer l’excèdent de trésorerie ou à l’inverse adoucir la courbe de remboursement des dettes. Lorsque j’ai des échanges fréquents avec un commerce ou un fournisseur, des liens directs se font entre les comptes en banque afin de limiter les frictions et les frais sur les transferts. Une fois qu’une récurrence d’échange se met en place, un système de crédit ou de faciliter de paiement se met en place.
Avec la mise en commun de mes données de dépenses anonymisées je contribue aussi à la croissance et l’amélioration de moteur de recommandation comme Bundle de Citibank qui va me proposer le meilleur restaurant où aller en fonction de mes habitudes.
Ma banque propose ses services sur Iftt , plateforme qui me permet de déclencher des process d’actions en fonction de certains événements. Par exemple, si mon compte courant descend à 50€ transfert automatiquement 200€ de mon compte d’épargne ouvert dans une autre banque qui fournit elle aussi ses services sur IFTT
Comme ma banque me fournit une API je peux aussi laisser des fournisseurs, des clients, des financeurs récupérer et analyser une partie de mes données bancaires afin de me noter et de me fournir des services adaptés à mes besoins et ma Lire la suite »
Innovation Bancaire, 2011 une année mouvementée, qu’attendre de 2012 ?
Posté par Nicolas dans API, BaaP, Banque 2.0, paiement innovant le 5 janvier 2012
L’année 2011 a été très chargée dans les innovations technologiques et marketing de l’univers des services financiers. Cette évolution rapide est liée à plusieurs facteurs :
- Les évolutions technologiques : le cloud qui permet d’agréger et d’analyser de grande quantité de données (et la finance est une activité qui créée et exploite avant tout de la donnée), les Smartphones qui sont l’outil parfait pour faire le lien entre internet et le point de vente.
- Les évolutions réglementaires : le lobbying de certains acteurs extérieurs à l’univers bancaire et l’ouverture à une concurrence européenne sont autant de forces qui assouplissent les conditions d’entrée sur un marché où jusqu’à présent la marche était très haute.
- Les évolutions dans les usages : Le développement de l’usage du smartphone en magasin et une plus grande confiance dans les places de marchés en ligne ont soutenus la croissance de nouveaux services financiers. La dimension « sociale et communautaire » du web qui s’applique aussi aux secteurs financiers avec l’apparition de réseaux sociaux autour des finances (partager des conseils pour la consommation et l’investissement, se regrouper en communauté pour consommer…)
Je résume ici les tendances qui se confirment en 2011 et en essayent de voir les nouvelles tendances à venir. Le prochain BarCampBank à Paris, le 28/01 sera l’occasion d’échanger sur ces sujets entre autres. Un groupe Google+ fait aussi passer de nombreux liens.
Paiement
L’essor du porte monnaies électroniques (Wallet) : si Paypal a eu le champ plus ou moins libre pendant une décennie sur ce secteur, les gros acteurs ont lancé leurs portemonnaies en 2011 : les opérateurs mobiles (ISIS aux US, Buyster en France…), les banques (Kwixo, ICB), les géants du web (Amazon check Out, Google Wallet). 2012 donnera des indications sur qui seront les vainqueurs, l’indicateur intéressant étant de savoir combien de marchands acceptent ces nouveaux moyens.
Paiement en magasin : La forte croissance du parc de smartphone qui est un lien permanent vers le cloud et permet donc d’être le point d’accès central vers différents services web qui, intégrés, enrichissent véritablement l’expérience de consommation (voir ce billet de la revue banque qui décrit bien à quoi va ressembler cette expérience avec une analyse du rôle joué par tous les acteurs ). En revanche le paiement n’a toujours pas trouvé le capteur du téléphone qui est son meilleur allié : le NFC/Sans contact poussé par les pouvoirs publics et les opérateurs mobiles mais tarde à décoller faute d’un parc installé, l’appareil photo qui sert de capteur pouvant lire les codes-barres ou photographié des chèques, le GPS qui permet la localisation dans un magasin, l’écran tactile qui peut permettre de signer. La réponse est surement dans la combinaison de ces capteurs.
La stratégie d’acquisition suivie par Paypal en 2010/2011 illustre cette tendance qui permet d’utiliser le mobile comme un outil de consommation au-delà du simple paiement (recherche de produits, comparaison et analyse, paiement, promotion, fidélité..). L’évolution des paiements en magasin passe aussi par la connexion des points de vente à Internet : terminaux de paiement ouverts sur IP, boutiques et arrière boutiques connectées (stock, crm, facture, commande, sourcing…).
Enfin l’utilisation du mobile comme terminal permettant d’accepter les paiements semble connaitre un véritable succès illustré par le parcours jusqu’ici sans faute de Square.
Fig1. Dépenses par secteur et montant via Square au Etats-Unis
A suivre en 2012 autour des paiements
- Croisement plus profond du marketing et du paiement : le paiement s’insère dans des applications de « consommation »
- Les magasins connectés : pour faire face à des consommateurs de plus en plus connectés, les magasins doivent aussi d’adapter en numérisant la plupart de leur processus.
- Les porte-monnaies deviennent multicartes avec l’ajout d’autres cartes de paiement mais aussi de cartes de fidélités. La question ne va pas être quel sera le wallet de référence, mais quelle carte de mon wallet je vais utiliser le plus souvent (un peu comme les applications dans son téléphone, toutes ne sont pas utilisées à la même fréquence).
- Croissance des offres de paiement basées sur le transfert, le prélèvement et non la carte de paiement (Dwolla aux Etats-Unis, SLimPay en France) ce qui diminue fortement les coûts de transactions et permet d’inventer de nouveaux modèles de paiement (abonnement, commissions…)
- Désynchronisation de l’achat et du paiement : des offres comme Klarna permettent de commander en ligne et payer à la livraison, de plus en plus de modèles d’abonnement comme la nouvelle offre de Square . Voir le billet de TekFin sur le sujet.
- Croisement de l’identité et des paiements (c’est en partie la stratégie de Paypal avec OpenID)
- Terminaux de paiement en magasins plus ouvert permettant l’intégration d’applications tierces.
- Fin du modèle à 4 coins et retour des réseaux fermés : de plus en plus d’offres de Lire la suite »