Innovation Bancaire, 2011 une année mouvementée, qu’attendre de 2012 ?
Posté par Nicolas dans API, BaaP, Banque 2.0, paiement innovant le 5 janvier 2012
L’année 2011 a été très chargée dans les innovations technologiques et marketing de l’univers des services financiers. Cette évolution rapide est liée à plusieurs facteurs :
- Les évolutions technologiques : le cloud qui permet d’agréger et d’analyser de grande quantité de données (et la finance est une activité qui créée et exploite avant tout de la donnée), les Smartphones qui sont l’outil parfait pour faire le lien entre internet et le point de vente.
- Les évolutions réglementaires : le lobbying de certains acteurs extérieurs à l’univers bancaire et l’ouverture à une concurrence européenne sont autant de forces qui assouplissent les conditions d’entrée sur un marché où jusqu’à présent la marche était très haute.
- Les évolutions dans les usages : Le développement de l’usage du smartphone en magasin et une plus grande confiance dans les places de marchés en ligne ont soutenus la croissance de nouveaux services financiers. La dimension « sociale et communautaire » du web qui s’applique aussi aux secteurs financiers avec l’apparition de réseaux sociaux autour des finances (partager des conseils pour la consommation et l’investissement, se regrouper en communauté pour consommer…)
Je résume ici les tendances qui se confirment en 2011 et en essayent de voir les nouvelles tendances à venir. Le prochain BarCampBank à Paris, le 28/01 sera l’occasion d’échanger sur ces sujets entre autres. Un groupe Google+ fait aussi passer de nombreux liens.
Paiement
L’essor du porte monnaies électroniques (Wallet) : si Paypal a eu le champ plus ou moins libre pendant une décennie sur ce secteur, les gros acteurs ont lancé leurs portemonnaies en 2011 : les opérateurs mobiles (ISIS aux US, Buyster en France…), les banques (Kwixo, ICB), les géants du web (Amazon check Out, Google Wallet). 2012 donnera des indications sur qui seront les vainqueurs, l’indicateur intéressant étant de savoir combien de marchands acceptent ces nouveaux moyens.
Paiement en magasin : La forte croissance du parc de smartphone qui est un lien permanent vers le cloud et permet donc d’être le point d’accès central vers différents services web qui, intégrés, enrichissent véritablement l’expérience de consommation (voir ce billet de la revue banque qui décrit bien à quoi va ressembler cette expérience avec une analyse du rôle joué par tous les acteurs ). En revanche le paiement n’a toujours pas trouvé le capteur du téléphone qui est son meilleur allié : le NFC/Sans contact poussé par les pouvoirs publics et les opérateurs mobiles mais tarde à décoller faute d’un parc installé, l’appareil photo qui sert de capteur pouvant lire les codes-barres ou photographié des chèques, le GPS qui permet la localisation dans un magasin, l’écran tactile qui peut permettre de signer. La réponse est surement dans la combinaison de ces capteurs.
La stratégie d’acquisition suivie par Paypal en 2010/2011 illustre cette tendance qui permet d’utiliser le mobile comme un outil de consommation au-delà du simple paiement (recherche de produits, comparaison et analyse, paiement, promotion, fidélité..). L’évolution des paiements en magasin passe aussi par la connexion des points de vente à Internet : terminaux de paiement ouverts sur IP, boutiques et arrière boutiques connectées (stock, crm, facture, commande, sourcing…).
Enfin l’utilisation du mobile comme terminal permettant d’accepter les paiements semble connaitre un véritable succès illustré par le parcours jusqu’ici sans faute de Square.
Fig1. Dépenses par secteur et montant via Square au Etats-Unis
A suivre en 2012 autour des paiements
- Croisement plus profond du marketing et du paiement : le paiement s’insère dans des applications de « consommation »
- Les magasins connectés : pour faire face à des consommateurs de plus en plus connectés, les magasins doivent aussi d’adapter en numérisant la plupart de leur processus.
- Les porte-monnaies deviennent multicartes avec l’ajout d’autres cartes de paiement mais aussi de cartes de fidélités. La question ne va pas être quel sera le wallet de référence, mais quelle carte de mon wallet je vais utiliser le plus souvent (un peu comme les applications dans son téléphone, toutes ne sont pas utilisées à la même fréquence).
- Croissance des offres de paiement basées sur le transfert, le prélèvement et non la carte de paiement (Dwolla aux Etats-Unis, SLimPay en France) ce qui diminue fortement les coûts de transactions et permet d’inventer de nouveaux modèles de paiement (abonnement, commissions…)
- Désynchronisation de l’achat et du paiement : des offres comme Klarna permettent de commander en ligne et payer à la livraison, de plus en plus de modèles d’abonnement comme la nouvelle offre de Square . Voir le billet de TekFin sur le sujet.
- Croisement de l’identité et des paiements (c’est en partie la stratégie de Paypal avec OpenID)
- Terminaux de paiement en magasins plus ouvert permettant l’intégration d’applications tierces.
- Fin du modèle à 4 coins et retour des réseaux fermés : de plus en plus d’offres de Lire la suite »
API et Darwinsime
Posté par Nicolas dans API, Futur du Web le 9 novembre 2010
en 1999 les gens disait pourquoi je devrais avoir un site web, 3 ans après tout le monde avait un site web, en 2009 les gens disent pourquoi je devrais avoir une API, 2 ans après tout le monde est en train de construire son API….
J’ai eu la chance d’aller au Web2expo à San-Francisco le printemps dernier. Et la meilleure présentation que j’ai vue pendant ces 3 jours autour des tendances du web est celle de Sam raji le directeur stratégie d’APIGEE, un des acteurs du web qui se positionne sur la gestion des API (avec Mashery et 3scale). Ce sont les petits malins qui à l’heure de la ruée vers l’or se contentent de vendre les pelles et le pioches !
Ce qui est excellent dans cette présentation est le parallèle qui est fait entre les API et Darwinisme, ou comment en ouvrant l’accès à son SI interne ou à ses données, une entreprise facilite la création de nouvelles branches de sa lignée qui seront probablement les plus résistantes dans les environnements futurs.
Je n’ai rien à ajouter plutôt que de vous dire de regarder ces slides et surtout de laisser tourner la vidéo en parallèle avec les commentaires de l’auteur en personne.
Darwin’s Finches, 20th Century Business, and APIs. Evolve Your Business Model: (Sam Ramji’s Web 2.0 Expo Talk) from Apigee on Vimeo.
Et bien sûr pour tout savoir sur les API on ne présente plus l’indispensable ProgrammableWeb (racheté cette année par Alcatel-Lucent, tiens tiens…)
Related articles
- Mashery Business of APIs Conference (kinlane.com)
- An API Services Provider Takes on the Name of its Free Platform (readwriteweb.com)
- Apigee helps developers dig deep into the Twitter and Facebook APIs (building43.com)
François Chérèque just checked In @Nation
Posté par Nicolas dans événements, Visualisation le 20 octobre 2010
Ok en ce moment c’est un peu la loose en France, grèves plus ou moins suivies, pénurie d’essence bien réelle et surtout nos sacro-saintes manifestations. Et là quand il s’agit de manifestations nous avons toujours droit à notre guerre des chiffres quand au nombre exact des participants avec les écarts énormes entre les chiffres des syndicats organisateurs et ceux des policiers.
Quel est le vrai chiffre? chacun a son avis sur la question. « Il faut multiplier le chiffre de la police par 2″ me dit un collègue sûr de lui, d’autres pensent qu’il faut faire la moyenne des 2 chiffres, certains (rares) croient aux chiffres de la Police et personne ne croit aux chiffres des syndicats qui sont clairement un outil politique (mais pourquoi s’en priveraient-ils?).
Mais avec toutes les technologies maintenant à notre disposition, n’est il pas possible d’avoir un chiffre qui reflète effectivement la réalité!<== je soupçonne que ni les syndicats ni la police n’y trouvent leur intérêt mais bon pour l’exercice je continue.
Quelques pistes de réflexion :
Le check-in géant : je veux mon badge manif!
Avec un taux de pénétration du téléphone mobile qui frise maintenant les 100% ça m’étonnerait que chaque manifestant n’ait pas un mobile dans la poche. Et bien si chacun lance Foursquare au moment d’arriver sur la manif ou bien à certains point précis on a notre comptage en temps réel et en plus crowdsourcé. Bon ok les smartphones pouvant faire tourner Foursquare ne représentent qu’environ 20% du parc, on redresse tout ça avec quelques coeffs et c’est bon. En plus on pourra ensuite avoir des belles cartes comme celle-ci qui nous permettra de voir où y a t il le plus de mecs ou de femmes dans la manif!
Je vous conseille d’ailleurs d’aller voir le site weeplaces et son appli ratio excellente
intérêt de la solution : un mega swarm badge pour tout le monde et même des badges spécifiques type CGT ou FO. ça envoie grave pour montrer aux américains de passage lors du prochain leweb 10.
inconvénient : la vie privée, même si on anonymise les données pour le comptage global, tout ton réseau d’ami est au courant que tu es à la manif, emmerdant pour ceux qui acceptent d’être ami avec leurs patrons sur facebook.
les cellules de téléphonie mobile, mouchard moderne
Même constat que précédemment, un téléphone dans la poche de chaque manifestant. Bon là il faut mettre dans la boucle nos chers opérateurs mobile et puis on lance une petite analyse des montées de trafic sur les cellules le long du parcours. Simple, et efficace. Bon il faut retirer les personnes qui habitent sur le trajet et donc dépendent aussi de ces cellules mais pour ça il suffit de prendre plusieurs jours sans manifs (si si ça existe encore), faire une moyenne du nombre de gens habituellement reliés aux antennes, et on les retranche du chiffre global le jour de la manif.
Vu qu’on arrive à faire ça avec les données des téléphones mobiles, pourquoi pas l’utiliser pour le comptage?
Urban Mobs – Paris sms
envoyé par QNTV. – Vidéos des dernières découvertes technologiques.
Avantages : on garde les même circuit bien huilé d’échanges d’infos entre les opérateurs mobiles et la police…
Inconvénients : Quand Free va rentrer sur le marché du mobile, je sens qu’il va vouloir se démarquer de ses camarades et se positionner en défenseur de la liberté. Résultat ils vont fournir les données brutes à la police au format papier et nous n’aurons que les chiffres exacts qu’après 6 mois de ressaisie informatique.
Le drone et l’algorithme
Quand on voit que pour quelques centaines d’euros on peut se payer un drone dirigé par un Iphone, je ne vois pas pourquoi la police et les syndicats ne pourraient pas se payer quelques drones pour survoler les manifs prendre des photos de tout ça et puis lancer un petit logiciel qui va nous compter toutes ces têtes. Google est bien capable de reconnaitre toutes les personnes présentes sur mes photos de familles grâce à Picassa ou même à flouter les têtes automatiquement dans streetview.
C’est d’ailleurs l’expérience qu’ont tentée des journalistes (de FranceSoir, MediaPart n’a fait que compter à la main, low tech) en confiant à une start up espagnole le soin de photographier, recoller les photos prises depuis le toit des immeubles et compter grâce à un logiciel qui reconnait toutes les têtes. Résultat, des chiffres légèrement inférieurs à ceux de la police….
Avantage : on a des images pour faire des recomptes en cas de contestation.
Inconvénients : si les casseurs récupèrent les iphones et prennent le contrôle des drones, des nouvelles formes de « cassage 2.0″ pourraient apparaitre…
Il existe encore d’autres solutions techno, l’analyse des hashtag twitter, l’analyse automatique des photos prises par tous lors des manifs, ou encore, ma préférée, Recorded Future , une des dernière acquisition de Google (avec la CIA comme co-investisseur…) spécialisée dans l’anticipation du futur à partir des éléments du web et du passé.
C’est parfait on aura même plus à manifester et Google (ainsi que la CIA pour nos amis fan de complot) pourra nous donner les chiffres de la manif la veille pour les journaux (si ceux ci existent encore) du matin!